Aujourd’hui, je vous propose de faire connaissance avec l’un de nos consultants e-commerce, Yann-Claude Philippot, qui fut lui même e-commerçant pendant 10 ans. L’expérience terrain de la vente en ligne fait partie intégrante des gènes de l’équipe Skeelbox, et chaque consultant qui nous rejoint apporte sa vision du e-commerce, en plus de ses connaissances et compétences.
Yann nous explique dans cette interview son parcours et revient sur son expérience de création d’un site e-commerce devenu leader sur son marché.
Interview de Yann-Claude Philippot, Consultant E-commerce
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière dans l’industrie musicale au sein de la major EMI/Virgin. J’ai démarré en tant qu’attaché de presse sur les projets “spé” du label, puis je suis devenu Chef de Projet dédié aux musiques du monde (ce que l’on appelle la World Music). Parallèlement à cela, en 2003 nous avons décidé avec quelques amis de fonder une société afin de distribuer des figurines d’art et jouets de designers imaginées par des artistes issus du monde de l’illustration, du street-art, du design, de la bande dessinée…10 ans après nous sommes devenus les leaders d’un marché que nous avons imposé en Europe et la belle aventure continue !
Pourquoi avoir crée Artoyz ?
Nous sommes partis d’un constat simple : si ces produits nous plaisaient et nous correspondent tant, ne plairaient-ils pas à d’autres personnes que nous mêmes ? Nous avions 25 ans au moment de la création, nous nous adressions à un public de la même génération que nous, avec des codes et des passions communes.
Potentiellement avec nos expériences pros nous savions comment nous adresser à eux, mais nous étions novices dans le (e-)business.
Le marché américain commençait à se développer, le marché européen n’en était qu’à ses prémices et les produits n’étaient pas encore vraiment disponibles en France. Il fallait faire vite pour être les premiers sur le marché, aussi en quelques semaines, nous avons concentré toute notre énergie pour monter une société, pour commencer à importer nos premiers références et les vendre en ligne sur Artoyz.com.
En 3 mois nous avons conçu le site qui était à la fois un site e-commerce et un magazine d’actualité avec des news, des articles, des interviews, mais également un forum pour fédérer notre communauté. J’avais pris immédiatement conscience que le contenu allait être fondamental pour parler d’un univers que nous étions les seuls à défendre (et dont nous étions les seuls à parler).
Pour la petite histoire, nous naviguions à vue sans savoir si finalement cela allait intéresser qui que ce soit, et quand nous avons fait une vente seulement 20 minutes après la mise en ligne du site, nous étions lancés.
Quel regard portes-tu sur cette entreprise à posteriori ?
Ce fut pour moi une incroyable aventure. Lorsque nous avons imaginé le site de vente en 2003, les solutions existantes étaient en nombre très restreint pour ne pas dire inexistantes, nous avons naturellement tout développé par nos propres moyens avec l’aide d’un développeur et d’un graphiste.
Pendant quelques mois notre catalogue était en flash, autant vous dire que l’expérience utilisateur était très sympathique, mais en ce qui concerne le SEO, je vous laisse imaginer le désastre.
J’ai depuis appris les bonnes pratiques d’optimisation d’un site e-commerce et comment les mettre en place.
En 10 ans j’ai développé mes compétences sur la gestion d’une société et d’un site e-commerce, depuis le sourcing de fournisseurs et de produits, les problématiques d’importation et de supply chain, la mise en place de plans de communication on et offline, la gestion de leviers webmarketing, le management de point de vente, le CRM, l’animation commerciale, la création d’événements artistiques etc.
Nous avons la chance d’ouvrir des boutiques en propre ce qui m’a permis d’implémenter très tôt un outil click-to-store très performant et donc d’aborder les problématiques cross-canal.
Ce fut donc une école formidable, qui m’a littéralement ouvert les yeux sur de nombreuses perspectives et qui m’a donné envie de travailler étroitement avec des e-commerçants de profils très différents en les conseillant au quotidien comme je le fais chez Skeelbox.
Quelles sont pour toi les principales difficultés dans le développement d’un site e-commerce ? Quelles solutions pour les résoudre ?
Lorsque l’on développe un site d’e-commerce, l’important est de connaître les limites de son marché local et l’international. Ce qui signifie étude de marché & business plan étendu. Si un marché est “limité”, l’e-commerçant a tout intérêt à diversifier son activité et chercher des sources de revenus complémentaires sur d’autres marchés, et d’anticiper cela avant de subir de grosses déconvenues.
Une difficulté que j’ai pu rencontrer est lorsqu’une société a de lourdes charges, et que l’on fonctionne avec un budget webmarketing restreint, l’essentiel est d’arriver à agréger le meilleur mix produits, de parvenir à fédérer une communauté autour de l’univers et de bien .
J’ai pu constater qu’il était relativement aisé de vendre à l’étranger puisque l’export pouvait représenter 15-20% de nos ventes en ligne. Il est choquant que les sites français ne soient pas davantage tournés vers l’export, ou que plus généralement les français ne parlent pas suffisamment bien anglais.
La difficulté dans une petite structure est aussi d’être en charge d’énormément de choses, il est difficile d’être bon partout. Il me semble important d’envisager de déléguer des compétences ou de travailler avec des agences sur telle ou telle problématique afin de garder un peu de recul par rapport à l’activité et d’avoir l’esprit clair pour travailler une stratégie globale pour votre business.
Quels sont pour toi les pré-requis pour se donner un maximum de chance de réussir dans la vente en ligne ?
C’est difficile d’apprendre sur le tas, l’e-commerce est très structuré dorénavant, les investissements sont de plus en plus organisés et importants, un e-commerçant n’a pas le temps d’attendre un ROI à long terme, il faut une rentabilité rapide. Il me parait illusoire de réussir aujourd’hui dans la vente en ligne sans budget, ni expérience, comme j’ai pu le faire il y a 10 ans. A l’époque où j’ai fait mes études, internet existait à peine en France, alors qu’aujourd’hui il y a des écoles pour devenir e-commerçant !
Si vous avez une idée géniale ou un produit unique à valoriser, mais que vous ne savez pas appréhender l’e-commerce, il me semble important de travailler avec des experts qui vous permettront de mettre en place une stratégie e-commerce.
Il faut faire attention au secteur d’activité que vous souhaitez conquérir : la lutte du pot de terre contre le pot de fer est devenue quasiment impossible. Autant éviter d’aller en frontal sur des produits sur lesquels les acteurs historiques sont déjà.
Il faut étudier de nouveaux marchés, de nouveaux produits, pouvoir anticiper la demande, être précurseur. Ou alors être malin, aller sur un marché de niche à fort potentiel, idéalement avec peu de concurrence.
Avant de connaître son client, il est vital de connaître en détail son produit, son environnement, son marché. C’est ensuite que la réflexion doit se porter sur comment le vendre sur internet, avec les pré-requis que cela oblige.
Egalement, selon les produits, la création d’une boutique physique est une option à envisager suffisamment tôt dans votre stratégie de développement.
Et enfin, il faut que les sites aient une âme, un esprit, une vitalité. Au delà d’avoir un site bien structuré, bien fourni, bien optimisé avec toutes les bonnes pratiques mises en place et tous les leviers webmarketing activés, le design est important et un beau site avec un merchandising léché marquera durablement l’esprit de vos visiteurs.
Vous pouvez retrouver tous les articles e-commerce de Yann, ou bien les consulter directement ci-dessous :
